Aller au contenu

Page:Malot - Sans famille, 1887, tome 2.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
416
SANS FAMILLE

lement merveilleuse qu’elle le suit ; il a pris le bateau de Southampton ; il va arriver.

De nouveau ma lunette est braquée dans une autre direction et je continue :

— Non-seulement je vois mais j’entends : deux hommes sont en wagon, un vieux et un jeune : « Comme ce voyage va être intéressant pour nous, dit le vieux. — Très-intéressant, magister. — Non-seulement, mon cher Alexis, tu vas embrasser ta famille, non-seulement nous allons serrer la main de Rémi qui ne nous oublie pas, mais encore nous allons descendre dans les mines du pays de Galles ; tu feras là de curieuses observations, et au retour tu pourras apporter des améliorations à la Truyère, ce qui donnera de l’autorité à la position que tu as su conquérir par ton travail ; pour moi, je rapporterai des échantillons et les joindrai à ma collection que la ville de Varses a bien voulu accepter. Quel malheur que Gaspard n’ait pas pu venir ! »

J’allais continuer, mais Lise s’était approchée de moi ; elle me prit la tête dans ses deux mains et par sa caresse, elle m’empêcha de parler.

— Oh la douce surprise ! dit-elle, d’une voix que l’émotion faisait trembler.

— Ce n’est pas moi qu’il faut remercier, c’est maman, qui a voulu réunir tous ceux qui ont été bons pour son fils abandonné ; si tu ne m’avais pas fermé la bouche, tu aurais appris que nous attendons aussi cet excellent Bob, devenu le plus fameux showman de l’Angleterre, et son frère qui commande toujours l’Éclipse.

À ce moment, un roulement de voiture arrive jus-