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Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/32

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– Ah ! maman.

Elle accourut près de mon lit :

– Est-ce que tu me laisseras aller à l’hospice ?

– Non, mon petit Rémi, non.

Elle m’embrassa tendrement en me serrant dans ses bras.

Cette caresse me rendit le courage, et mes larmes s’arrêtèrent de couler.

– Tu ne dormais donc pas ? me demanda-t-elle doucement.

– Ce n’est pas ma faute.

– Je ne te gronde pas ; alors tu as entendu tout ce qu’a dit Jérôme ?

– Oui, tu n’es pas ma maman, mais lui n’est pas mon père.

Je ne prononçai pas ces quelques mots sur le même ton, car si j’étais désolé d’apprendre qu’elle n’était pas ma mère, j’étais heureux, j’étais presque fier de savoir que lui n’était pas mon père. De là une contradiction dans mes sentiments qui se traduisit dans ma voix.

[Mère Barberin relates to Remi how he had been found when a mere child, wrapped in the finest of linen, and that Père Barbarin, thinking that he would be reclaimed some day by wealthy parents and a reward offered, had brought him to their home.]