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Page:Malte-Brun - la France illustrée tome I.djvu/32

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XX
LA FRANCE ILLUSTRÉE

s’est élevée en maximum, de 1806 à 1841, à 36°,2 ; elle a baissé en minimum à 17°,2.

D’après les observations de Paris et d’un grand nombre de villes, la quantité absolue de pluie qui tombe dans le cours de l’année est de 548 millimètres ; elle est moindre que dans la région des Vosges, mais elle va en augmentant à mesure que l’on marche vers l’ouest. Le vent du sud-ouest domine dans cette région. Le nombre annuel des orages varie de 12 à 20.

3° Le Climat girondin ou du Sud-Ouest comprend toute la région qui s’étend depuis la Loire et le Cher jusqu’aux Pyrénées. On peut l’appeler à juste titre le climat moyen de la France, parce que la température moyenne est plus élevée que dans le nord et moindre que dans le Languedoc. La température moyenne générale des localités où elle a été bien observée est de 12°,7. À Toulouse, les températures extrêmes sont de 38°,5 pour l’été et de 11°,5 au-dessous de zéro pour l’hiver.

La quantité absolue de pluie qui tombe sur Poitiers, La Rochelle, Bordeaux, etc., est de 586 millimètres. Les vents du sud-ouest dominent dans cette région. Cependant, à mesure que l’on s’avance vers le sud, les Pyrénées forment une barrière qui arrête les vents du sud-ouest, et ceux de l’ouest finissent par les remplacer. Le nombre des orages varie dans cette région entre 15 et 50 par année.

4° Le Climat rhodanien ou du Sud-Est règne dans toute la vallée de la Saône et du Rhône, depuis Dijon et Besançon jusqu’à Viviers ; il n’offre pas de caractère bien tranché sous le point de vue de la température ; les différences entre l’hiver et l’été sont aussi fortes que dans le climat vosgien.

La température moyenne du climat rhodanien est de 11°,8 à Lyon ; à Dijon, le maximum de température est de 33°,8, et le minimum de 11°,9 au-dessous de zéro pendant l’hiver.

La quantité de pluie annuelle moyenne est supérieure à celle qu’on a observée dans toute la France, puisqu’il tombe 946 millimètres d’eau dans cette région.

Les vents du nord et du sud sont les vents dominants dans la vallée de la Saône. Les orages sont fréquents dans cette région et leur nombre varie entre 25 et 30 par année.

5° Le Climat provençal ou méditerranéen occupe la partie inférieure du bassin du Rhône et tout le territoire qui longe la Méditerranée, depuis le Var jusqu’au cap Cerbère. Il est le plus chaud de la France et a un caractère nettement tranché, tant sous le rapport de la végétation que sous le rapport des habitudes du pays. La température moyenne de cette région est plus élevée que celle du reste de la France. Ainsi, en réunissant les moyennes des villes d’Alais, d’Avignon, de Marseille, de Montpellier, de Nice, d’Orange, de Toulon et de Perpignan, on trouve 14°,8 pour la moyenne générale de ces villes. Les températures extrêmes du climat provençal donnent un maximum de 36°,3, et un minimum 11°,5 au-dessous de zéro.

La quantité moyenne annuelle de pluie qui tombe dans les villes de cette région est de 651 millimètres.

Le vent du sud-ouest, qu’on nomme mistral, domine dans le climat provençal ; sa violence est extrême : il renverse les hommes à cheval et déracine les plus gros arbres. Le nombre annuel moyen des orages varie en Provence entre 12 et 25 ; ils sont moins rares en hiver et en automne que dans les autres régions de la France.



Constitution géognostique et productions minérales de la France. — La constitution géognostique de la France présente l’ensemble le plus complet et le plus varié des diverses formations. Le terrain primitif se montre surtout au centre de la France, où il forme le plateau central ; les terrains de transition se montrent dans les Pyrénées, la Bretagne et l’Alsace. Le terrain triasique se montre dans la Lorraine, au sud-ouest du plateau central et au nord-ouest des montagnes des Maures. Le terrain jurassique occupe à lui seul un cinquième de la superficie de la France ; il entoure le plateau central, se montre dans les montagnes du Jura, dans les Alpes et au nord de Boulogne ; les terrains crétacés constituent la Champagne et forment, dans la Normandie et le Languedoc, plusieurs bandes parallèles. Les terrains tertiaires forment presque toutes les grandes plaines de la France et sont autant de remplissages déposés entre les plateaux et les chaînes de montagnes. Les terrains d’alluvion se trouvent dans toutes les vallées ; mais ils ne forment des dépôts d’un peu d’étendue qu’autour de Dunkerque et sur le bord de la Méditerranée.

La France se divise d’ailleurs en un certain nombre de régions naturelles qui se distinguent