Page:Maman J. Girardin.pdf/250

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deux jours chez ses amis, ne dédaigna pas de se mêler aux jeux des enfants. Le marmot sacré s’éprit pour lui d’une passion folle en apprenant qu’il était officier de cavalerie, et qu’en cette qualité il chevauchait tous les jours sur un vrai cheval. Il le suivait partout comme un petit chien famillier et importun ; il voulait lui tenir la main ; il s’accrochait à son veston, il lui promettait d’aller lui rendre visite à Tours pour voir son cheval. Le capitaine Maulevrier s’amusait beaucoup de cette passion enfantine, et quelquefois, pour lui donner un avant-goût du plaisir de monter à cheval, il le faisait chevaucher sur son genou, et je vous prie de croire que le cheval trottait dur ! Mais plus le cheval trottait dur, plus le marmot sacré était content ; il n’aurait même pas été fâché d’être désarçonné une bonne fois, « rien que pour voir ! »