Le train express de Paris arrivait à trois heures. À trois heures moins dix, le capitaine Maulevrier grimpait lestement les marches du perron de la gare. Après avoir jeté un coup d’œil dans la salle d’arrivée, où il n’y avait encore personne, il reparut sur le perron, et alluma un cigare, qu’il se mit à fumer à bouffées rapides, comme un homme pressé.
M. Pichon, qui avait guetté son arrivée à l’angle d’une rue, se cacha vivement en le voyant paraître, comme s’il se fût trouvé là en contrebande. Peu à peu les omnibus vinrent se ranger un à un au bas du perron, des porte-faix arrivèrent en pantalon et en veste de velours vert à côtes, et des garçons de café en veste noire et en escarpins vernis ; puis l’on vit paraître des gens qui venaient recevoir des parents ou des amis, puis des curieux, puis quelques vagabonds en quête d’une aubaine.
Au coup de sifflet qui annonçait l’approche du train, M. Pichon