Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/21

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perpétués ensuite par eux-mêmes, sans doute encore et toujours en vertu du droit d’hérédité.

Ce spectre de la liberté a dire aux Miguel, Nicolas, Ferdinand et François du jour, la réprobation éternelle que les peuples ont jetée sur ces écorcheurs d’hommes, sommeillant chaque soir, avec les cadavres de leurs semblables pendus à leurs balcons royaux. Et cependant un individu-roi peut-il donc s’arroger ainsi le droit de disposer à bon plaisir de l’existence humaine, cette libre émanation de la divinité, à laquelle naturellement il est seul permis de la retirer ?… L’arrêt de mort porté par un être libre et raisonnable contre un être libre et raisonnable, est en effet l’acte de souveraineté le plus formidable et le plus délicat qu’il soit donné à un pouvoir terrestre d’exercer. Aussi malédiction et flétrissure au nom de l’humanité sur le pouvoir individuel qui s’est royalement amusé à décimer la Pologne. Malédiction sur l’homme en diadème qui a renouvelé à Naples des Vêpres Siciliennes civiles, en exploitant comme une mine précieuse la bonne foi de son bon peuple, qu’il trompait à force de parjures. Malédiction aussi sur le bourreau en hermine de Vienne, qui rentrait dans sa capitale pacifiée sur un pavé de cadavres. Des crimes aussi moyen-âge accomplis dans un siècle tout de philanthropie et de fraternité comme le nôtre, ont prononcé à jamais la déchéance morale du système monarchique en Europe. Le résultat de ces persécutions à la Dioclétien, ne saurait se faire attendre, et ce résultat sera définitive-