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VII.


tapisserie durcie par l'humidité, ou trop dure par la nature de son tissu, il faut la chauffer, mais avec modération, pour donner de l’élasticité à sa chaîne et à ses duites afin d'éviter leur rupture quand l'aiguille les traverse.

En résumé, la soie qui fait la rentraiture, doit comme celle qui fait le chaînage dans la réparation des trous, passer successivement, sans cependant laisser voir aucune trace de son passage d'un fil dans un autre fil, à deux ou trois centimètres (un cent[imèt]re suffit quand une tapisserie se trouve bien fabriquée) au dessous et au dessus de la ligne de jonction du morceau à la tapisserie. Elle doit egalement ne laisser aucune trace de son trajet en se cachant totalement dans les duites qui couvrent les deux fils qu'elle heurte.

C'est plus particulièrement à la ligne de rentraiture que la soie doit passer ponctuellement dans la derniere duite de la tapisserie et dans la premiere du morceau afin qu'en se tendant à chaque trajet qu'elle fait du bas en haut, du haut en bas, elle force ces deux principales duites à se rapprocher, à s'asseoir l'une sur l'autre comme elles le seraient dans la fabrication ordinaire.

Dans le sens inverse de la chaîne, cette même soie cesse son rôle de chaîne pour prendre celui de duite (cachée). En traversant intérieurement les flancs de la tapisserie et ceux du morceau, comme la duite le fait, à droite et à gauche, dans la réparation des trous, sauf qu'ici la soie ne sert uniquement qu'à la consolidation des véritables duites dont la correspondance doit avoir l'air de n'être pas interrompue sur la ligne de la rentraiture.