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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/114

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Voilà ! Vous me connaissez toute, maintenant. Je vivais ici d’une vie discrète et lointaine ; je me cachais autant que possible ; mes promenades affectionnaient les lieux solitaires ; et, si je sortais, c’était surtout afin d’oublier — au spectacle de cette nature magnifique — les turpitudes qui m’entourent. Une rencontre fortuite nous a rapprochés. Je n’y fus pour rien et ne tentai point de vous attirer. Mais, dès l’instant où nous nous fûmes parlé, j’eus assez de sympathie à votre égard pour redouter votre jugement… Me blâmez-vous encore d’avoir gardé le silence ?

Camille répondit avec la fougue des jeunes amours :

— Je vous adore et je vous demande pardon. Je me suis comporté comme un imbécile. Avais-je le droit de vous interroger, d’abord ? Vous avez été trop bonne de vous justifier. Oh ! ma chère Lily ! Si vous saviez combien je vous plains ! Vous êtes une victime… Que je serais heureux, s’il était en mon pouvoir de vous arracher à cette vileté… Vous êtes créée pour occuper la première place.