Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/214

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commençait à éprouver, envers lui, de la considération et de la jalousie : les deux prodromes infaillibles de l’amour.

Elle se déclara fermement : « Je vais l’obliger à quitter ce toit, dès demain. » Mais auparavant, il méritait bien une compensation, le pauvre garçon…

Lily regarda la pendule ; puis le lit ; puis son image dans la glace… Elle soupira : « Il s’attarde joliment ! » réfléchit qu’il s’attarderait encore plus avec elle, s’il la trouvait à cette place en arrivant. Il était si peu hardi ! Il faudrait qu’elle l’encourageât. Elle s’interpella : « Allons, Lily, ne méprises-tu point les marchandages hypocrites, les vaines pudibonderies des préliminaires ? N’es-tu pas de celles qui ont le courage de leur opinion et la fierté de leurs actes, quels qu’ils soient ? »

Lily estima que sa conduite serait généreuse jusqu’au bout, si elle avait l’attention délicate d’épargner à son amoureux l’embarras des supplications galantes, la honte des mendicités suprêmes…