Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/216

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ment à demi ; son visage est d’une pâleur terreuse…

Soudain, il aperçoit Lily qui, tirant modestement les draps jusqu’à son menton, regarde avancer ce spectre.

L’infortuné Camille est dans la situation d’un débiteur qui, un jour d’échéance — ayant passé son après-midi dehors, à se dépouiller de ses dernières ressources pour faire face à ses engagements, — trouverait en son logis le seul créancier qu’il eût eu plaisir à payer, alors qu’il rentre les mains vides.

Cependant, le jeune Champion tente un effort ; il s’écrie sans conviction :

— Que je suis heureux !… Vous êtes bonne d’avoir tenu votre promesse, Lily ; et si complètement !

Hélas ! un peu plus tard, il doit s’excuser, les larmes aux yeux, la rage au cœur, d’accueillir de façon aussi indigne la souveraine qui daigna lui rendre visite.

Il s’attend à la voir fuir, courroucée par la seule injure que les femmes ne pardonnent point.