Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/61

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Camille, l’amoncellement des petits cailloux avait fini par égaler le poids d’un rocher.

Lorsque le bruit en arriva aux oreilles du magister, l’unique entrevue avec Mme Pascal était devenue une liaison.

— Les idiots !… Les mauvaises bêtes ! grognait sourdement Camille.

Il doublait le mouvement, s’accrochant aux ronces, fustigeant les arbustes au passage ; usant sa mauvaise humeur à frapper cette douce chose muette qu’est la vie végétale.

— Oh ! Oh !… Quelle mine farouche ! Ça peut donc avoir un regard méchant, les yeux bleus ?

Une voix de femme, fraîche et mordante, faisait tressaillir Camille.

Il leva la tête : devant lui, plantée au milieu du chemin, Mme Pascal le contemplait, souriante, moqueuse. Elle enfonçait les mains, dans les poches de sa jaquette blanche, d’un petit geste crâne ; un canotier de grosse paille, posé sur ses boucles brunes, la déguisait en garçonnet.