Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/62

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Camille restait tout ébahi, bayant de surprise : à leur première rencontre, elle lui avait dit : « Ne cherchez point à me revoir ; si le hasard nous remet en présence, ne me saluez pas, ne me parlez pas… »

Aujourd’hui — par une contradiction très logique de son illogisme féminin — c’était elle qui l’interpellait gaiement avant même qu’il l’eût aperçue.

Le jeune homme jouissait, sans le comprendre, du revirement de cette personne fantasque.

La jolie Mme Pascal continua, toujours aimable :

— Eh bien ! Pourquoi faites-vous cette figure morose ?… Vous avez des ennuis ?

— Oui… Un peu à cause de vous… Je vous dois même des excuses à ce sujet.

— Racontez-moi ça.

À présent ils marchaient côte à côte, avec l’intimité apparente de deux vieux amis. Camille, ravi, souhaitait voir durer longtemps ce bonheur qu’il ne s’expliquait point. Il était encore trop jeune pour savoir que les femmes se