Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/100

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empressée même… Et, soudain cette réflexion : « Que signifiait sa conduite énigmatique, sa comédie d’amitié, de séduction… puisqu’elle savait ? » lui imposa un soupçon irrésistible qu’il exprima :

— Dans quel dessein cherchiez-vous à me plaire ?… Pourquoi m’avez-vous affolé ?… Votre intention n’était pas de châtier Lorderie en exploitant la vengeance même qu’il vous fournissait. Et vous n’avez aucune raison de vous en prendre à moi seul… Je ne vous ai offensée que pour avoir acquiescé à la proposition de Jacques : c’est à lui, surtout, que vous désirez nuire… J’en suis sûr. Alors ?

Francine ne répondit pas. Elle se déganta lentement, les yeux fixés sur la blancheur de sa peau qui se découvrait peu à peu, hors de la gaine de chevreau noir. Mutine, elle tendit sa main droite à Maxime :

— Regardez, murmura-t-elle en lui désignant une ombre rosée qui rayait l’index : ça se voit encore… Vous n’avez pas honte de m’avoir mordue ? Demandez pardon.

Fargeau baisa longuement les doigts fuselés