Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/103

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— Une nuit d’amour, ça se donne par amour… sinon, cela se vend. À quel prix taxez-vous la mienne, Fargeau ?… Voyons… Une nuit de moi vaut bien deux nuits de vous, hein ?

— Comment ? Je ne saisis pas bien.

— C’est pourtant simple : il s’agit de trois nuits. Les deux premières, vous m’en faites le sacrifice, vous les employez à l’usage désigné par moi. La troisième, vous la passez avec votre humble servante : je vous la consacre en guise de récompense, et vous serez consciencieusement payé, je vous l’affirme.

— Vous êtes la femme la plus déroutante que je connaisse !… Quel est cet étrange marché ?

— Acceptez-vous, oui ou non, que j’achète deux de vos nuits contre une des miennes ?

— Oui, cent fois oui… Mais, sapristi ! Que devrai-je faire ?

— Oh ! Quant à cela, nous en reparlerons… Je vous accorde quelques jours de réflexion. Lorsque vous serez absolument décidé, je vous détaillerai chaque condition, au fur et à mesure,