Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/108

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d’étranges façons de sourire… et certains gestes des mains… Fargeau songeait, le rouge aux pommettes : « Une nuit d’elle, bigre !… Ça mérite bien qu’on commette deux sottises. » Surtout… surtout qu’une nuit de Francine en deviendrait plusieurs : il se faisait fort d’obtenir de nouvelles concessions, après qu’il aurait livré bataille sur son propre terrain.

Le second jour, Maxime se dit : « Que diable va-t-elle me demander ? « Les femmes paraissent déconcertantes : leurs actes — souvent imbéciles, quelquefois sublimes, mais toujours illogiques — sont imprévisibles pour l’homme dont le jugement s’exerce avec rectitude. À la place de Clarel, Fargeau se fût vengé de Jacques en prenant l’initiative de l’infidélité, à moins que sa colère ne l’eût incité à quelque violence… Sa perspicacité restait en défaut devant cette rancune qui se recueillait, se taisait, agençant obscurément le plan maléfique de ses représailles sournoises… Pour s’ingénier à deviner Francine, Maxime s’avisa d’un expédient ingénu — étant donnée sa profession d’homme de lettres : il ouvrit l’un des livres de la jeune