Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/132

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mots : son esprit bouillant se lassait vite des concetti. Il brusqua l’entretien :

— Écoutez, Francine… Je vous ai dit que je suis résolu… je vous affirme encore une fois que j’obéirai à votre volonté, quelle qu’elle soit. Consentez à vous exprimer sérieusement et faites-moi connaître les deux conditions de notre pacte… tout de suite.

— Pas si vite !… Si votre médecin vous ordonnait : « Prenez une cuillerée de cette potion chaque matin ; dans huit jours, vous serez rétabli », avaleriez-vous le contenu de la bouteille séance tenante en vous imaginant guérir plus tôt ?… La première nuit, d’abord.

— Mais, si j’accomplis ses obligations, en perdrai-je le bénéfice au cas où la seconde épreuve, ignorée jusqu’au dernier instant, m’apparaîtrait irréalisable ?… Ou bien, m’accorderez-vous la moitié de ma récompense ?

— Jamais, par exemple ! Vous seriez trop bien payé… Les choses faites à demi semblent souvent plus… Je me comprends…

— Donc, la partie n’est pas égale.

— Apaisez-vous : l’expérience numéro un