Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/138

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chaste épouse entend Jacques chanter vos prouesses toute la journée : elle doit en rêver la nuit.

— Vous vous méprenez, Francine.

— Non… Et puis, qu’importe !… Vous êtes décidé : puisque vous tablez sur la résistance éventuelle de la victime.

Fargeau rougit : elle avait raison, il allait s’oublier… Il se ressaisit brusquement.

Francine était, là, à sa portée, demi-nue sous son peignoir mal agrafé ; ses lèvres rouges, ses regards brûlants semblaient défier sa convoitise. Après tout, il était bien bête… Perdre tant de paroles, quand il suffisait d’un geste… Elle ne sonnerait pas sa bonne ; elle craignait trop les situations ridicules.

Brutalement, il empoigna la jeune femme, emprisonnant son corps frêle, avec la joie de pétrir la chair fondante ; de serrer, de serrer jusqu’à sentir, sous ses doigts, la peau glisser le long des fausses côtes… Francine cédait, inerte. Sans se défendre, elle le laissa chercher sa bouche. Et soudain, Maxime fut surpris par un baiser savant, inattendu, qui le pénétrait de