Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/139

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mollesse et de douceur, l’alanguissait de volupté, lui suggérant toutes les lâchetés du désir…

Il songea, enivré d’allégresse : « Elle s’abandonne… Donc elle m’aime instinctivement en dépit de sa comédie perverse. » Et son étreinte se relâchait, car la violence le rebutait à présent qu’il la croyait consentante… Alors, Francine, éclatant de rire, se dégagea prestement, s’élança vers l’antichambre, et ricana — hors de portée :

— Assez comme cela Fargeau : si je vous ai accordé le coup de l’étrier, c’était pour vous faire prendre courage avant l’assaut.

Blessé au vif, Maxime comprit qu’elle l’avait encore joué : il retint à peine une injure. Et, remettant machinalement le pardessus qu’elle lui tendait, il partit sans lui dire adieu, cependant que Clarel, rouvrant la porte d’entrée, se penchait au-dessus de l’escalier et rappelait le jeune homme pour lui crier moqueusement, d’une voix incisive :

— Et maintenant : va te battre !