Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/141

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trop familier, d’embrasser sa femme, de répondre à ses questions, — lui devint insupportable. Cette aversion du home l’assaillait chaque fois qu’il se séparait de Clarel. Il se pencha par la portière et cria au wattman :

— À l’Écho National !

L’automobile fit volte-face, repartant vers les quartiers du centre. Arrivée à la Concorde, la voiture stoppa, immobilisée devant l’encombrement de la rue Royale. Alors, Maxime descendit et paya le chauffeur : il s’était représenté soudain l’Écho National à cinq heures du soir : la cohue des rédacteurs, des visiteurs, Lorderie bavardant avec Perrault, tout ce monde l’arrêtant, l’accaparant… Le journal lui parut trop fastidieux : il y renonça.

D’ailleurs, il se sentait reposé ; il eut envie de marcher à l’air. Le froid calmerait sa migraine. Il se dirigea du côté des Tuileries, remonta les quais. Ses regards suivaient rêveusement le ruban noir du fleuve, à peine visible dans la nuit tombante. Il réfléchissait.

Cette Francine Clarel était une détraquée malsaine : l’hypertrophie de sa vanité l’avait,