Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/148

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de chocs violents et irréguliers. Il s’arrêta ; puis, malgré lui, reprit son chemin. Il monta trois marches ; jamais un escalier ne lui avait semblé aussi rude ; il avançait péniblement, involontairement, ainsi que l’on cède à quelque suggestion…

Il s’exclama : « Allons !… Voici qu’Ahriman triomphe une fois de plus ! »

Ensuite, il essaya de réagir : « Je suis bête de m’exagérer l’importance d’une simple visite. » Et il se donna l’excuse des lâches, qui reculent les conséquences de leurs actes : « Après tout, il ne peut rien se passer ce soir ! »

Arrivé au premier, il sonna résolument. Une jeune femme de chambre au tablier festonné apparut.

Maxime questionna :

— Madame est-elle visible ?

— Mais oui, monsieur.

Il s’étonna que la servante se disposât à l’introduire sans prévenir auparavant sa maîtresse : « Ah çà !… On dirait que je suis attendu ! » Beaucoup moins intime avec madame Lorderie qu’avec son mari, Maxime