Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/149

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n’espérait point un accueil si familier : cette réception insolite accentuait encore sa gêne.

La femme de chambre ouvrit la porte du salon. Les mains moites, la gorge serrée d’émotion, Maxime se dirigea vers la pièce illuminée…

— Monsieur Fargeau !… Oh ! comme c’est aimable à vous de nous avoir fait cette bonne surprise.

Un brouhaha de voix féminines, la vue d’une dizaine de dames empanachées, de deux ou trois jeunes gens graves, achevaient d’ahurir Fargeau : tout décontenancé, il finissait cependant par comprendre que sa visite tombait à merveille et qu’il se présentait — sans s’en douter — au « jour » de madame Lorderie.

Il alla saluer Denise ; puis, reconnut Renée Fargeau, parmi les dames rangées en demi-cercle : « Ma femme !… Par exemple, c’est le comble. » Renée interrogeait paisiblement :

— Tu as eu l’idée de venir me chercher ?… Tu es gentil.

Maxime, dominant son trouble, s’assit, tâcha de se mêler à la conversation.