Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/151

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midi, j’irai essayer mon corset, mes chapeaux, et puis, je terminerai la journée chez Denise Lorderie. » Il l’avait écoutée distraitement : au déjeuner, il ne se souciait guère de Denise !… Et le seul intérêt du moment, c’était son rendez-vous avec Francine.

Maxime leva les yeux : une jolie fillette l’interpellait gentiment, lui tendant une tasse de chocolat. C’était Simone Lorderie, la fille de Jacques, une mignonne gamine de neuf ans que sa mère avait déjà dressée au manège factice des politesses et des caquetages de salons.

Fargeau regardait affectueusement cette miniature de mondaine : longue et menue dans sa robe droite de velours turquoise, l’enfant, blonde comme Denise — d’un blond cendré de tabac turc — dévisageait Maxime avec de grands yeux marron, doux et veloutés : les yeux mêmes de son père. Et le jeune homme, contraint, repensait à Jacques…

Naturellement, les visiteuses s’extasiaient toutes sur la grâce de la petite Simone.

— Comme vous êtes heureuse ! dit Renée Fargeau à madame Lorderie. Moi qui regrette