Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/154

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ces créatures agréables une sorte de frivolité pacifique.

Fargeau se dit : « Voilà des femmes qui, pour la plupart, mènent une existence normale ; elles sont honnêtes ; elles ont une morale, des principes qu’elles ne comprennent peut-être pas très bien, mais qu’elles observent religieusement ; leurs passions, leurs méchancetés, leurs joies et leurs préoccupations gardent toujours une mesure, un respect des prescriptions reçues. Leur vie ressemble à un canevas tracé d’avance sur lequel elles brodent les couleurs de leurs fantaisies restreintes… Ah ! combien ma sauvage est différente de ces correctes civilisées ! »

Il évoquait le sourire cynique d’une brune frimousse provocante.

— Vous connaissez Francine Clarel, monsieur Fargeau ?

Denise l’interrogeait. Il tressaillit au nom de Francine, se sentit rougir jusqu’aux tempes.

L’un des jeunes confrères qui se trouvaient là, venait de citer Clarel, avec l’aigreur envieuse du débutant de vingt ans qui parle de