Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/166

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était l’éditeur de la jeune femme, et la première chose qu’aperçut Fargeau, fut le dernier roman de Clarel, — exposé sous une vitrine. Un employé, reconnaissant Maxime, lui cria :

— Vous pouvez monter : monsieur Mallet est dans son bureau.

Dès que Fargeau approcha du cabinet directorial, des murmures, des éclats de voix l’avertirent que l’éditeur n’était point seul. Il entrevit des ombres qui s’agitaient à travers la porte vitrée. Mais Mallet était un homme simple qui recevait tous ses auteurs, pêle-mêle, perpétuant les vieilles traditions de la librairie ; et Maxime frappa sans façon.

— Entrez !

Fargeau tombait au milieu d’une scène.

Debout, en face de Mallet qui la contemplait d’un air pacifique en tripotant sa barbe blonde, Francine Clarel, rouge de fureur, triturait entre ses mains un objet indéfinissable, et s’exclamait :

— Elle est atroce, votre couverture !… Je ne veux pas de cette couverture-là sur mon livre !

Mallet ripostait flegmatiquement :