Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/173

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lettre d’amour que je vous réclame : je la brûlerai devant vous… dès que vous me l’aurez apportée. Ces représailles clandestines suffiront à me soulager et je savourerai ma joie en silence.

Elle accompagnait ses paroles de mouvements qui paraissaient involontaires : c’était une de ses jambes qui se soulevait, creusant le drap autour d’elle mais le plaquant sur le ventre et sur la hanche ; c’était son bras duveté qui se relevait pour soutenir la nuque, découvrant l’aisselle moite. Maxime s’affolait au voisinage de cette demi-nudité ; une odeur fade et troublante s’exhalait de ce corps de femme. Il n’avait même pas tenté de la toucher : à quoi bon ! il était sûr qu’elle eût résisté à l’aide de quelque ruse infaillible. Et il s’était enfui l’âme en désordre…

Il avait couru, d’une traite, chez Lorderie, sans s’accorder un minute de réflexion ; le feu que Francine avait mis dans ses veines l’animait d’une sorte d’énergie mauvaise.

Il avait trouvé Denise, seule, cette fois. La jeune femme, un peu étonnée par cette