Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/189

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flammer de passion. Le bonheur conjugal de Denise, c’était l’intérieur qu’elle dirigeait à sa guise ; c’étaient les sorties du soir, les réceptions, les diamants, les propos lestes et les spectacles défendus jadis. Le mari ?… mon Dieu, elle l’appréciait pour son humeur égale et sa galanterie de jeune époux. Ensuite, vint l’enfant — l’occupation suprême : bébé que l’on soigne, fillette que l’on pare de fanfreluches. L’existence semble comblée. Et puis, un beau jour, avec la trentaine, arrivent les premières inquiétudes d’un tempérament qui s’ignore… Le mari — infidèle — vous néglige depuis quelque temps et vous abandonne à une chasteté dangereuse… On repense à des confidences d’amies voluptueuses, on relit des romans oubliés… et l’on finit par se dire, toute désillusionnée : « Je n’ai pas connu l’amour, moi… Jacques : ce n’était pas ça ! »

Maxime poursuivit :

— Eh bien ! c’est à ce moment que j’entre dans sa vie… Sentez-vous quelle importance je prends à ses yeux ?… Denise me connaît fort peu, je l’ai toujours rencontrée au milieu de