Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/195

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avait beaucoup aimée : la bête favorite accueillait les agaceries de son maître avec la même passivité dédaigneuse, la même grâce indolente.

Pourtant… Avec ses yeux d’orage, toujours cernés, ses lèvres charnues et ses mouvements trop souples, Francine ne pouvait pas mentir à son physique voluptueux.

Alors ? Lui déplaisait-il à ce point, qu’elle n’avait eu aucun frisson sous ses baisers ? Ou bien continuait-elle son exaspérante comédie d’indifférence ? « Non, pensa Fargeau, elle est sincère : seulement, lorsque cette femme-là désire quelque chose — que ce soit une couverture de livre ou une ignominie — elle ne voit que sa convoitise du moment, et le seul moyen d’en détourner son attention est de commencer par la satisfaire…

» Allons ! conclut Maxime, découragé : mon destin était marqué d’avance… À quoi me sert de lutter pour retrouver le bon chemin, si je dois patauger dans mon ornière ! »