Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la galerie Petit, est peinte dans une tonalité exacte… Ne trouves-tu pas qu’il abuse des chairs violettes et orangées ? C’est le soleil qui nous fournit ces oppositions violentes. Dans une pièce claire, le reflet de la flamme nous baigne de lumière rose et blonde… Regarde »…

Lorderie — qui n’aimait pas la peinture — n’avait point perdu son temps en dissertations critiques ; il l’avait regardée… mais ce n’était guère à l’art qu’il songeait.

Et puis, il s’était effarouché :

— Tu n’es pas folle de rester ainsi ?… Ta bonne peut t’apercevoir.

— Ma vieille Maria ?… C’est ma nourrice… Je l’ai toujours gardée à mon service. Il y a vingt-cinq ans, elle m’habillait et me déshabillait plusieurs fois par jour, pour changer mes langes… Donc, elle n’ignore aucun détail de mon académie.

— Et si le visiteur n’avait pas été moi ? Tu n’as même pas tourné la tête à mon entrée.

— Il n’y a que Thérèse Robert (avec toi) que Maria introduit ici sans annoncer… Or, je ne