Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courtisanes habiles… La femme libre peut s’en dispenser.

— Il me semble que je suis transporté au milieu d’un chapitre du Roi Pausole, avait murmuré Lorderie, en considérant cette jeune personne nue dans un salon décent.

Il n’avait pas insisté… réfléchissant qu’il est plutôt grotesque — lorsqu’une femme vous reçoit déguisée en Ève — de remplacer le discours du Serpent par un cours de morale édifiante.

Aujourd’hui, Lorderie constatait avec mélancolie que la vieille Maria l’accueillait d’un air cérémonieux. Il fut prié d’attendre cinq minutes au salon ; on le laissa seul. Il murmura : « Bigre ! On voit que j’ai passé la main… Il y aura un tas d’habitudes à reprendre — et à rapprendre ! » et fut déconfit : la réconciliation allait se compliquer d’un protocole inutile.

La domestique revint et invita monsieur à la suivre. Elle conduisit Lorderie dans le bureau de mademoiselle.

— Bonsoir, Jacques. Assieds-toi… Retire ton