Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/200

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pardessus : il fait très chaud ici ; en t’en allant tu serais saisi par le froid du dehors et tu t’enrhumerais.

Francine avait débité sa phrase d’une voix monotone.

Lorderie l’examina — tout décontenancé. Elle avait sa figure sérieuse et reposée des heures où l’on se sent le travail facile ; elle portait un sévère costume tailleur de drap bleu qu’elle avait dû garder tout l’après-midi, car un œillet froissé se fanait à sa boutonnière ; et elle était assise devant un amoncellement de feuilles volantes couvertes de lignes égales.

Le bureau de Clarel était la seule pièce de l’appartement qu’elle avait meublée selon son goût personnel. Du parquet jusqu’au plafond, les murs étaient cachés par des tablettes chargées de livres ; des boiseries sculptées divisaient les rayons de cette bibliothèque. Tout un côté était occupé par les belles reliures ; sur les autres, s’étalaient les derniers bouquins reçus, encore brochés. Une petite échelle — comme on en voit à la salle de lecture de la Nationale était placée dans un coin. La table de travail,