Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/202

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après tout, puisqu’elle l’avait fait venir, c’était à elle de parler la première. Cependant, il essaya de dire tendrement :

— Il me semble que nous ne nous sommes jamais séparés et que j’étais là, hier…

Mais Francine l’interrompit, avec une nuance d’impatience :

— Non… non, Jacques. Tu ne m’as pas comprise : ce n’est pas dans l’intention de renouer que j’ai tenu à te revoir !

Elle ne put s’empêcher de sourire, devant la physionomie désappointée de son ancien amant. Elle s’accouda à la table et mit ses mains contre son visage ; son regard profond se posa sur Lorderie.

Elle ajouta :

— Je ne t’aurais point dérangé pour rien : j’ai à te confier une communication très intéressante.

— Quoi donc ? interrogea Lorderie, déçu.

— Attends… Es-tu si pressé ? Dans le temps, lorsque nous avions un rendez-vous nocturne, tu te ménageais deux heures d’absence — au moins.