Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/203

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— Je m’étais rendu libre, en effet, croyant… espérant…

— Eh bien !… Bavardons quelques minutes en buvant de ce Tokay que tu m’avais envoyé… et fumons une cigarette.

Francine se levait, atteignait le plateau à liqueurs et servait Lorderie avec des mouvements gracieux. Elle dit, lui tendant un étui :

— Tiens… tes cigarettes du Caire. Ce sont les mêmes, tu sais : elles sont restées là.

Jacques, repris d’une nouvelle ardeur en face de cette jolie fille qui évoquait leur intimité amoureuse de jadis, tenta d’enlacer Francine qui se dégagea d’un geste prompt et murmura, — la voix lasse :

— Non… Jacques… Voyons ! Puisque c’est fini, nous deux…

Lorderie implora :

— Mais enfin, pourquoi as-tu rompu sans raison, sans explication ? Je me le suis demandé bien des fois !… Qu’est-ce que je t’ai fait ? Qu’as-tu à me reprocher ?

— Rien, répondit Francine avec effort.

— Alors ?