Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/217

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fléchit : « Le dîner des gens de lettres ?… mais il avait lieu hier… L’absence de Jacques a donc une raison inavouable puisqu’il en a fourni un faux prétexte à sa femme. »

Madame Lorderie se trémoussa sur sa bergère, atrocement gênée : elle regrettait d’avoir donné tant de lumière, s’apercevant trop tard que cet éclairage implacable faisait ressortir la fraîcheur douteuse de son vêtement d’intérieur.

Maxime, qui détestait le mensonge, parvint néanmoins à énoncer péniblement :

— Je regrette que Jacques ne soit pas ici… J’étais monté, en passant, pour lui dire bonsoir et lui parler, par la même occasion, d’une affaire qui nous intéresse…

Leurs regards se croisèrent, complices : ils feignaient l’ignorance d’une arrière-pensée devinée.

Denise se gourmandait : « J’ai été inconséquente… Depuis quinze jours, il me poursuit et mon inertie est un encouragement tacite. Voilà le résultat… il s’enhardit au point de risquer une visite nocturne… sachant très pro-