Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/220

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pour réagir, Denise eut une inspiration. Elle s’écria :

— Vous allez prendre une tasse de chocolat… Si ! si !… Je vous défends de refuser… Je sais par madame Fargeau que vous avez l’habitude de souper…

— Mais… il n’est pas l’heure.

— Vous avez faim : j’en suis sûre… je l’ai deviné ! Attendez-moi un moment : Simone vous tiendra compagnie.

— Elle n’est donc pas couchée ?

— Oh ! ma petite est une grande fille… Elle reste levée jusqu’à onze heures.

Madame Lorderie sortit en coup de vent, fuyant le danger. Elle courut vers la chambre de sa fille. L’enfant dormait profondément, les coudes remontés au-dessus de l’oreiller, les poings dans ses cheveux. Denise la considéra un instant, avec ce respect des mères pour le repos des jeunes êtres. Et puis, elle se décida, tira doucement la fillette hors du lit, la prit dans ses bras. Et, tout en lui enfilant ses bas, en lui passant ses pantoufles, en retapant ses boucles blondes, madame Lorderie murmura à Simone :