Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/225

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— Et moi, vous voulez bien que je vous envoie un présent pour votre anniversaire de naissance ?

— Oui, monsieur.

— Eh bien, dans six jours, vous recevrez une belle poupée qui aura des cheveux d’or semblables aux vôtres…

Mais Simone fit la moue ; elle murmura :

— Pas une poupée… Je ne joue jamais. Les poupées, c’est bête… ça ne bouge pas : leurs yeux m’agacent.

Elle prit un air câlin et demanda, avec cette délicieuse indiscrétion des petits :

— Dites, monsieur… Achetez-moi plutôt une boîte de couleurs à l’huile et une palette carrée… J’ai tant envie d’essayer de peindre sur toile ; et papa refuse de me donner des couleurs à l’huile parce qu’il craint que je ne m’empoisonne en suçant mes pinceaux… Pourtant, je ne les suce pas, vous savez !

Maxime souriait, gagné par ce babillage qui l’apaisait inconsciemment. Il l’interrogea :

— Vous êtes donc une artiste, mademoiselle Simone ?