Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/260

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dévouement n’est point si plaisante… Tu sais que Clarel est une femme qui tolère mal certaines sortes de plaisanteries… Voici la seconde fois que tu te moques d’elle : il me semble qu’elle doit le deviner et que je vais la trouver renseignée… Dans ce cas, comment me recevrait-elle et de quelle façon exprimerait-elle son double ressentiment !

— Ah ! trembleur ! On t’a inoculé le virus de l’indécision… Tu aurais commis un crime pour l’avoir, et tu hésites aujourd’hui, quand elle est prête à te tendre les bras.

— Francine est une créature dont il faut se méfier, Lorderie.

— Baste !… D’ailleurs, tu es arrivé à destination. Au revoir et… courage ! Aie donc l’obligeance d’ordonner au chauffeur de me conduire rue de Médicis : je garde l’auto.

Fargeau ne s’était jamais senti plus ému, en sonnant à la porte de Francine. Il n’avait avoué que la moitié de la vérité, lorsque Jacques l’avait questionné ; certes, la perplexité où le plongeait la perspective d’un accueil douteux et l’appréhension du mensonge inhabile fai-