Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saient partie de son inquiétude ; mais son angoisse venait de la pensée que le moment décisif approchait… Les vrais amants connaissent seuls, en face de l’amour, cette torture passionnée qui les exalte et les brise, les glace et les enfièvre, trempe leur plaisir de pleurs et leur dispense la volupté comme une mort palpitante. Maxime souffrait d’avance de sa joie douloureuse.

Il était plus tourmenté que jamais en entrant chez Clarel. Et, dès le seuil du salon, il aperçut Thérèse Robert qui était venue voir sa voisine. Francine s’élança vers lui :

— Ah ! Enfin : vous voilà.

Bien qu’il sût la cause de son impatience, il éprouva une surprise délicieuse devant le visage contracté et les regards fiévreux de Clarel : pour la première fois qu’elle s’intéressait à lui, il voulait s’en réjouir de même que s’il se fût illusionné sur le mobile qui la guidait.

Thérèse se leva, se dirigea du côté de l’antichambre ; elle se sentait de trop. Elle avait deviné depuis longtemps que Fargeau aimait Francine ; et les confidences de cette dernière