Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/262

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lui ayant révélé qu’il n’était guère payé de retour, Thérèse plaignait sincèrement le jeune homme.

La femme peintre songeait naïvement : « Comme c’est bête que ce soit moi qui aime Maxime : à quoi cela peut-il lui servir, je me le demande !… La fée Carabosse qui m’a gratifiée de mon visage aurait bien dû me fabriquer un cœur à l’avenant : c’est illogique d’éprouver les sentiments de la jeune première quand on a la tête de sa duègne. Si j’avais la faculté de repasser mon âme à Francine, elle le chérirait et il serait heureux !

Aussitôt qu’elle eut remarqué la nervosité de Clarel, Thérèse pensa : « Tiens !… Elle l’attendait… elle avait grande envie de le voir ! » Une attitude si nouvelle de la part de Francine fit rêver l’artiste peintre. Elle décida de les laisser en tête à tête, s’imaginant que Maxime commençait peut-être à plaire à son amie.

Sur le pas de la porte, Thérèse dit à Fargeau :

— Je vous ai rencontré avant-hier et vous