Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/268

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Comme si elle avait senti qu’elle perdait un peu de son empire sur lui, Clarel lui adressa son sourire le plus séduisant et murmura tendrement :

— Vous me jugez inique, n’est-ce pas, de ne manifester nul remords ?… Ô mon cher ami, je conçois l’importance de mes torts… mais comment vous plaindre quand j’escompte en même temps la valeur de la récompense !… Vous ne m’en voudrez plus, lorsque mes cheveux seront autour de votre cou et que mon cœur battra contre votre poitrine : vous posséderez ma vie brûlante et mes lèvres vous baigneront d’un bonheur éperdu… Vous crierez alors que j’avais le droit de tout exiger, Maxime… Je peux me permettre ce que je veux, parce que je sais aimer.

Elle le regarda d’une manière si caressante et si féline qu’il eut un frisson rapide ; il glissa sa main frémissante derrière la taille de Clarel et l’attira à lui, en chuchotant :

— Dites… quand m’aimerez-vous ?

Câline, Francine appuya sa joue sur l’épaule du jeune homme : elle le trouvait beaucoup plus