Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/269

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charmant depuis qu’elle le croyait fautif ; elle commençait de goûter le charme de ces beaux yeux gris, pétillants d’intelligence, de cette moustache blonde qui représentaient pour elle le châtiment de Jacques Lorderie. Ses prunelles s’attardaient à détailler le visage de Fargeau, de tout près : la figure mate était hâlée d’une teinte jaunâtre qui s’arrêtait brusquement sous les maxillaires, et la chair du cou restait très blanche. Clarel pensa : « Il a une peau appétissante… C’est un bilieux maigre et musclé : Jacques était trop sanguin, lui ; je finissais par prendre en grippe ses joues roses de moutard bien portant. » Étrangement alanguie, Francine se demandait si elle le laisserait poursuivre l’épreuve jusqu’au bout… Elle réagit, décida : « Oui… car si je me donnais avant, il estimerait que je faiblis ; et il m’aimerait moins, d’avoir découvert que je l’aime un peu. »

Et, détournant ses yeux ardents, Clarel dit avec une indolence affectée :

— Mais… je serai à vous dès que vous aurez rempli la seconde condition.

— Ah !…