Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/271

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somme, vous n’avez éprouvé qu’un préjudice moral : Denise Lorderie est, paraît-il, une fort jolie personne ; et l’obligation physique que je vous imposais n’était qu’une formalité agréable. Quel que soit votre désir de moi, vous êtes un homme, et il n’a pas dû vous coûter beaucoup de me tromper avant la lettre… Ils sont rares, les nobles amants qu’une passion unique rend impuissants devant celle qui n’est pas Elle. Or, il m’est venu la curiosité de savoir si, pour m’obtenir, vous seriez capable de tenter une entreprise que tous les hommes déclareraient impossible…

— Est-ce un projet infamant ? interrompit Fargeau.

— Mais non : nous avons déjà exploré ce terrain-là. Votre première nuit fut une vengeance… En guise de réhabilitation, j’ai rêvé que celle-ci soit une aumône : après avoir commis le mal, n’est-il pas expiatoire de faire le bien ?

— Vous m’épouvantez… Une bonne action de Francine Clarel, ça ne doit pas être une chose banale !