Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/28

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dents grises, et une taille plate à faire frémir… Pouah !

Maxime ajouta :

— Jolies ou laides, elles m’énervent toutes, avec leur admiration… Ma parole, je rêve d’une maîtresse aveugle !

— Alors, toi aussi, tu te plains de ton amie ? questionna Lorderie.

— Elle m’excède à force de banalité.

— La mienne, au contraire, me fatigue par l’humeur baroque d’une nature excentrique.

— Sa stupidité me rebute. Elle est d’une bêtise écœurante…

— Ah ! ne maudis point les sottes ! interrompit Lorderie avec conviction. On voit bien que tu n’es pas l’amant d’une femme de lettres…

Il poursuivit, répondant à l’interrogation muette du regard de Maxime :

— Oui ! ma maîtresse est bas-bleu. Je l’ai connue, il y a deux hivers… Elle publiait son premier roman ; j’en fis une critique flatteuse à la « Chronique des livres. » Elle me rendit visite, ici même… C’était une jeune personne