Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/282

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cette pauvre fille et votre pitié envers elle s’exerce de singulière façon : lui donner douze heures d’illusion, et puis, la quitter ensuite, ayant conquis le droit de vous plaire… Vous prétendez qu’elle m’aime : avez-vous réfléchi à l’affliction qu’elle éprouverait, après cela, en sentant notre bonheur voisin ? Vous me faites trop souffrir, depuis plus de deux mois, pour que je reste insensible à l’idée d’une souffrance amoureuse. Francine… vous travaillez beaucoup ; votre chère tête surmenée par les intrigues qu’elle agence a voulu introduire dans la vie réelle la folie des complications romanesques… Reprenez votre sang-froid. Formulez un désir moins insensé : je vous jure que je saurai l’exaucer… sinon… sinon : je me résignerai désespérément à ne plus vous revoir… Francine… vous m’entendez ?…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Vous causez, monsieur ? questionna la demoiselle du téléphone, après un silence.

— Francine !

Thérèse raccrocha le récepteur.