Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/284

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aventures de Francine : à quel vice infernal cédait-elle ; et à quel propos y mêlait-elle une amie inoffensive ? Thérèse gémit :

« C’est trop horrible… C’est à en mourir de honte. »

Un froid intérieur glaçait ses membres, tandis que sa chair brûlait de fièvre. Et, pendant que son esprit se torturait à penser — ses doigts, machinalement, par une habitude professionnelle, avaient saisi un crayon bleu qui traînait sur le bureau et traçait des dessins vagues, des spirales qui s’achevaient en forme de chevelures, de profils perdus — au milieu d’une feuille de papier buvard qui se trouvait devant elle…

Depuis combien de temps était-elle livrée à cette pénible méditation ? Voici qu’elle entendait Francine, qui entrait vivement dans le bureau et s’exclamait avec animation :

— Bonjour… Je n’ai pas été longue, hein ?… Je suis furieuse : les volumes sont encore à l’atelier de brochage… Oh ! ce Mallet : quel lambin ! M’a-t-il dit la vérité, au moins ? Eh bien !… est-ce qu’on a téléphoné ?