Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/290

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des demi-fous. Les bonnes de Thérèse, ahuries, avaient exécuté ses ordres avec une consternation silencieuse, persuadées que « Mademoiselle » avait une de ses toquades.

— Comment ! Vous nous quittez, mademoiselle Robert, s’exclama le concierge en entrant. Où allez-vous donc ?

— Dans le Midi. Je vous enverrai mon adresse, pour faire suivre le courrier.

— Dans le Midi… par ce temps-là… Vous en avez de la chance, de pouvoir vous payer ça !

Thérèse descendit avec un soupir de délivrance. Avant de monter en voiture, elle tendit une enveloppe à sa femme de chambre :

— Tenez. Vous remettrez cette lettre à mademoiselle Clarel… tout à l’heure… quand vous voudrez. Il suffit qu’elle l’ait vers midi. Allons… adieu, Victorine.

Thérèse se fit conduire à la gare de Lyon. Elle apporta une attention voulue aux formalités de l’enregistrement, des bagages, des billets retenus, de la place dans le rapide du soir : ces soins, si agaçants de coutume, distrayaient