Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/292

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Vient de paraître. Elle parcourut distraitement les journaux qu’elle venait d’acheter. Sur la table où Thérèse s’appuyait, le garçon de buffet avait posé un carafon de cognac en servant le café. Après avoir considéré ce carafon pendant deux minutes, Thérèse le déboucha et mélangea quelques cuillerées d’alcool avec le liquide qui restait dans la tasse. Elle avala la boisson d’un trait ; puis, se levant, elle s’avança vers un employé, lui demanda un renseignement concernant le train qu’elle prendrait dans la soirée, et sortit de la gare.

Thérèse regarda une horloge : il était dix heures et demie. Elle murmura : « J’y serai dans une heure ; il se trouvera certainement chez lui ou bien il ne tardera guère à rentrer pour déjeuner. » Elle héla un fiacre qui rôdait sur le boulevard Diderot, et ordonna :

— Rue Pierre-Guérin… C’est du côté de la rue Mozart, à Auteuil.

Une fois qu’elle fut arrivée, Thérèse contempla un instant la haute maison neuve, avant d’entrer. Son cœur battait. Elle tâchait péniblement à rassembler les phrases qu’elle avait