Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/293

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arrangées dans sa tête, pendant la nuit précédente. Enfin, elle se décida à monter.

— Monsieur Maxime Fargeau ?

Un valet de chambre la dévisageait d’un œil investigateur et malveillant, cherchant à catégoriser cette visiteuse matinale. Thérèse ajouta vivement :

— Faites passer ma carte… Monsieur me connaît.

Le domestique s’en fut, la laissant sur le palier. Il revint bientôt et l’introduisit dans le cabinet de travail de Fargeau, avec des manières plus déférentes.

C’était un petit bureau coquet, aux meubles hindous bizarrement sculptés. Une Trimourti authentique était posée sur la table : la triple Divinité, minuscule, faisait les gestes hiératiques. Un chasse-mouches brodé de couleurs éclatantes s’étalait au milieu d’un cahier, en guise de presse-papiers. Avec un beau dédain des styles et des époques, Fargeau avait collé un vitrail moyenâgeux devant la fenêtre ; alors que la Carrière du Débauché de W. Hogarth décorait les murs de ses huit