Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/295

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Tandis qu’il pensait : « Que diable va-t-elle me dire ? » Thérèse commença :

— Voici. Je suis obligée de partir pour le Midi… Un voyage imprévu… Alors…

Maxime, se méprenant à l’air embarrassé de son interlocutrice, continua in petto : « Ah ! çà, est-ce qu’elle viendrait m’emprunter de l’argent ? » Thérèse poursuivait :

— Alors, il faut que je vous parle aujourd’hui : au journal, je risquais de ne pas vous rencontrer ; et demain, je ne serai plus à Paris. Monsieur… j’ai découvert malgré moi un secret qui vous concerne et je crois devoir vous en avertir. Hier… j’étais seule, chez Francine Clarel ; elle m’avait chargé de téléphoner avec son avocat… On a sonné… J’ai été trompée par les premières répliques ; quand on a interrogé : « Mademoiselle Clarel ? » j’ai répondu : « Oui ». Enfin, vous comprenez, monsieur… C’est moi qui ai entendu votre communication, d’un bout à l’autre…

Fargeau reçut un choc désagréable. Ça, par exemple… s’il s’y attendait ! Son premier mouvement fut de plaindre Thérèse ; mais la stupeur,