Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/306

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Il la saisit brusquement, l’écrasa contre lui. La taille onduleuse se cambra sous sa main ; les hanches mouvantes se collèrent à son corps. Maxime frémit de joie. Francine s’abandonnait avec des tendresses lascives, une sincérité d’amoureuse. L’une des mains de la jeune femme s’accrochait à la nuque de Maxime ; l’autre s’appuyait sur le rebord de la cheminée où ils étaient accotés ; soudain, les doigts de Francine rencontrèrent une enveloppe posée sur le marbre ; Fargeau perçut un froissement de papier. Et Clarel s’arracha brutalement à son étreinte. Agitant la lettre qu’elle avait reçue probablement dans la journée et que le hasard lui remettait sous les yeux, la jeune femme gronda :

— Le misérable… Ah ! le misérable !

Maxime se sentit glacé. Son pressentiment se réalisait. Il savait bien qu’elle ne serait jamais à lui ; qu’au dernier moment, quelque chose surviendrait qui lui infligerait la déception suprême. Qu’était-ce que cette lettre qu’elle malaxait avec rage ? Une dénonciation ? Avait-elle appris les agissements de Lorderie : était-ce