Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/308

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Pendant cinq minutes, il eut la patience d’écouter Clarel exhaler son ressentiment et ses plaintes avec la prolixité que lui inspirait tout sujet relatif à son métier. Pour comble, elle n’apparaissait que plus tentante encore à son infortuné amoureux, animée par cette irritation qui avivait ses regards courroucés ; et ces mouvements désordonnés qui, involontairement, mettaient en valeur la brusque souplesse de son corps agile. Il se dit : « Comme elle serait charmante si elle n’écrivait point ! »

À la fin, Maxime se décida à insinuer timidement :

— Calmez-vous… Le mois prochain, lorsque Mallet vous annoncera qu’il réimprime, vous ne songerez plus du tout à lui être infidèle et vous trouverez que son caissier a une tête sympathique. Dites… Francine, vous ne pensez pas que nous pourrions peut-être choisir un autre moment pour nous occuper de votre éditeur ?

Clarel sourit, et le considéra tendrement, en murmurant :

— Mon pauvre Fargeau !…